Dotées de cadrans qui tournent dans le sens antihoraire, les montres de Klokers dénotent également en raison d'un index fixe qui remplace les aiguilles traditionnelles
Qu’est-ce que c’est que cette montre sans aiguille ?
Sans
aiguilles ? Sans délai, cette absence pose question. Elle suscite la curiosité, voire même un léger doute… Tout comme la première fois qu’on a entendu parler de la mise au point d’un téléphone sans fil, d’un vêtement sans couture ou d’une nouvelle voiture qui allait tracer sa route sans le moindre conducteur. Cette soudaine absence interroge car elle remet en cause le principe fondateur du dit-objet, avec quel mécanisme, pourquoi et comment il a toujours égrainé le temps. Et puis on se demande par quel miracle, prouesse technique, rouage génial ou système révolutionnaire, cela fonctionne tout aussi bien. Et pourquoi nul n’avait pas songé plus tôt à le concevoir autrement.
D’un progrès horloger à l’autre A vrai dire, le concept de la montre sans aiguilles ne date pas tout à fait d’hier. Au début du siècle dernier, de grands horlogers comme Bréguet avaient mis au point des garde-temps qui s’en affranchissaient déjà, des garde-temps dits à heures « sautantes » et cadran tournant. Tandis que d’autres maisons avaient imaginé de chics modèles avec plusieurs guichets devants lesquels défilaient des chiffres pour les jours, les heures, les minutes et les secondes. Ces inventions - qui requéraient moins de connaissances pour parvenir à lire l’heure -, sont les ancêtres des montres à affichage numérique ayant envahi le marché, à partir des années 1970, suite à l’apparition des mouvements à quartz. Et, plus récemment, de l’électronique, des circuits imprimés et autres composants qui permettent d’afficher l’heure avec précision, sans difficulté ni erreur possible.
Lire l’heure à l’aide de deux ou de trois
aiguilles n’a jamais été chose facile. Pour tout-un-chacun, cela a fait l’objet d’un apprentissage particulier à l’école primaire et, bientôt, pas beaucoup de décennies plus tard en vérité, cet acquis sera un des premiers réflexes du quotidien qui nous échappera dès que la vue commencera à baisser. Cette lecture de l’heure est d’autant plus compliquée quand les
aiguilles se situent à notre poignet, au sein d’un
cadran dont le diamètre ne dépasse quasiment jamais les 45 millimètres. Il faut avoir l’œil particulièrement aiguisé. Ou bien opter pour des aiguilles plus épaisses qui seraient plus lisibles, mais moins précises… La quadrature de l’horlogerie !
Des indicateurs horlogers en perpétuel mouvement C’est bien connu, le diable se cache dans les détails. Et les aiguilles des montres sont un véritable casse-tête pour les designers horlogers, partagés entre l’esthétique et la fonction. Sachant que le compas qu’elles forment, doit s’inscrire dans un cadran (un peu) plus large dans lequel viendront également se loger des indexes, des chiffres et, à coup sûr, un nom de marque. En prime, elles bougent, les trottent, elles ne s’arrêtent jamais… D’aucuns considèrent d’ailleurs que leur mouvement perpétuel accroche notre œil en premier, qu’il faut particulièrement soigner ces indicateurs. Autrement dit, styliser les aiguilles car elles participent beaucoup à l’allure globale de chaque modèle.
En horlogerie, il est vrai que le mouvement est très important, si fascinant même que Klokers a souhaité le démultiplier à l’aide de disques concentriques qui tournent sur un même plan horizontal. Deux ou trois disques selon les modèles, divisant les heures, les minutes et les secondes qui défilent et se lisent le long d’un axe vertical dans la partie haute du cadran. Un axe vertical, dénommé index, qui ne bouge pas (à la différence des aiguilles), auquel l’œil peut s’accrocher et se fier au fil des heures, des jours et même des années. Outre sa constance, cette lecture réinventée de l’heure par Klokers fait un bien fou dans un secteur horloger très formaté, où les grandes innovations se résument souvent à des pignons et des rouages dont les différences ne sont absolument pas - avouons-le -, perceptibles à l’œil nu.
Texte : Frédéric Martin-Bernard
Copyright Klokers